A priori

Nathalie Grall

• “A priori”
• 2013
• Burin sur cuivre
• 19x20 cm
• ©

Nathalie Grall nous dit de cette série qu'elle met en scène des formes animalières imaginées et qu'il nous appartient d'y “déposer une histoire”. Les scènettes se répondent et nous le confirment des titres tels que “A priori”, “A posteriori”. “A priori” est un burin sur cuivre, les qualités du métal et la dextérité du buriniste détermine la finesse d'exécution du motif, ici une sorte d'équilibriste : bras tronqués ou ailes de quelque oiseau personnifié, écarté(e)s afin de maintenir l'équilibre. La bête est juchée au sommet d'un bâton et semble pouvoir pédaler puisque ce bâton est rivé à une roue. Le geste de l'artiste a défini le sens du mouvement, la roue par exemple se compose de cercles concentriques qui rappellent aussi les cernes d'un tronçon d'arbre, mais alors l'objet serait-il inanimé ? La dualité participe à transcrire la notion d'a priori, la connaissance étant factuelle, antérieure à l'expérience, seule l'intuition et l'habileté (ou capacité d'adaptation) auront raison de l'ignorance. C'est notre état d'esprit qui définit les termes du jeu, Nathalie Grall faisant preuve là d'une grande liberté d'expression stimulant volontairement l'autonomie d'interprétation de son spectateur. C'est un jeu de suggestion qui invite avec humour à ne pas rester indifférent.

Cécile Bouscayrol

Photo Cecile Dubart