Cosmogony

Arnaud Laval

• “Cosmogonie”
• Sd
• Eau-forte
• ©

La révélation cosmique insuffle l’inspiration divine, de la Terre à la Lune, c’est l’envolée céleste, l’évocation du mythe de la caverne lorsque Platon enseigne à ses disciples la maïeutique. Porteur de savoirs, sagesse ou non, la recherche est la même, de nos origines à notre avenir règne le mystère de la vie. L'être humain enchaîné à son ignorance ne peut parvenir à la lumière et atteindre le monde intelligible qu'en affrontant la vérité, en recherchant la justice, la beauté, et le bien souverain. La transcription du thème est récurrente, quand l'artiste grave Lune et Soleil ou sa Cosmogonie, par exemple.

Le graphisme n'est que l'apparence de l'idée. La corrélation entre les pratiques d'Arnaud Laval, qui ne se contente pas d'être dessinateur et graveur, et le propos philosophique repris par Socrate est accentuée par la comparaison que fait le philosophe avec « les cloisons que les montreurs de marionnettes dressent devant eux et au-dessus desquelles ils font voir leurs merveilles » ou les ombres projetées par le feu sur les parois de la caverne, c'est à dire, le discernement que les êtres humains doivent acquérir pour ne pas voir que de vaines images réfléchies dans les eaux, etc. Lutter contre l'obscurantisme requiert la connaissance qui intègre la science, la pensée discursive, la foi, et l'imagination. L'artiste marche dans les pas du philosophe. C.B.

Poème Chinois

Quelque chose de confus et mélangé

Etait là

Avant la naissance du ciel et de la terre.

Fait de silence et de vide

Seul et immobile

Circulant partout sans s'user

Capable d'être la genèse de l'univers.

Son nom reste inconnu

On l'appelle Tao.

Et, pourquoi pas,

Grand absolu.

Grand car il y a expansion

Expansion toujours plus loin

Spirale avec son retour.

Ainsi, grande est la voie

Grand est le ciel, grande est la terre

Grand, l'être.

Dans l'univers existent quatre grandeurs

Dont l'être.

L'être humain se modèle sur la terre

La terre sur le ciel

Le ciel sur la voie

Et la voie demeure naturelle.

Lao-Tseu (604-531 av. J.-C.) Tao-Te-King, Chant 25, trad. Ma Kou, Albin Michel, coll Spiritualité, 1984