Tutti i giardini vanno al mare

Silvana Martignoni

• “Tous les jardins vont à la mer”
• 2014
• Manière noire
• 32 x 32,1 cm
• ©

Tous les jardins vont à la mer est une gravure de même dimension qu'Un chemin pour se perdre. Silvana Martignoni ne s'incline pas devant la difficulté de réalisation à la manière noire. La répartition des lumières et des ombres diffère cependant et organise l'espace entre ciel et terre. La ligne d'horizon définit l'océan qui jaillit de l'obscurité terrestre comme une baie géante.
L'idée est encore subconsciente tandis que l'artiste persévère vers la maîtrise de la technique et travaille à obtenir cette subtilité qui font des gravures réalisées à la manière noire des oeuvres délicates très prisées des connaisseurs. Le choix de ne pas recourir aux traits, hachures, ou pointillés, est symptomatique des esprits en quête de perfection. De cette technique novatrice en son temps, Léon de Laborde écrit : "L'ancien graveur procédait par ombres, celui-ci par clairs ; sa pointe était un crayon noir ; Siegen prend l'usage à rebours, rend sa planche noire et se sert de son instrument comme d'un crayon blanc."

La pratique à la manière noire impliquerait-elle une dévotion singulière quasi obsessionnelle de l'outil ? De même que Nathalie Grall se définit comme "buriniste", Silvana Martignoni doit-elle tout donner à la manière pour qu'elle le lui rende ? Nous d'amour inconditionnel, condition sine qua non pour atteindre les sommets de l'art.

Cécile Bouscayrol

Histoire de la découverte de l'impression et de son application à la gravure, aux caractères mobiles et à la lithographie" ou "Histoire de la gravure en manière noire" par Léon de Laborde Tome V, p.6, 300 exemplaires